Formaliser des règles collectives pour accorder les hommes et la nature : la leçon du bar et du lançon

Le bar s’est habitué à  manger du lançon, le lançon c’est son poulet-frites du dimanche ! Quand il a eu goà’té à  ça, il n’a plus voulu goà’ter à  rien. Tous les ligneurs n’ont pas suffisamment d’appâts car il n’y a qu’un chalutier qui a le droit de pêcher le lançon. Le lançon se pêche à  l’intérieur des 3 milles – donc dans les limites interdites au chalutage – et c’est un chalut de fond avec des petite mailles en plus.

Les ligneurs, ils ont essayé d’appâter avec la sardine. Ca marche pas, pour lui le lançon c’est trop bon ! C’est marrant ! Avant les gars gagnaient leur croà’te à  la traîne avec une plume ou un snack. Ils pêchaient très bien. Ils s’étaient mis une règle, ils auraient du mettre une licence en place, je crois que c’est là  que ça a coincé. Ils se sont dits :

– « On est tout gentil ‘

Et c’est vrai que jusque-là  tout le monde respectait cette règle. Un jour sont venus deux, trois jeunes…

– « On s’en fout d’tout ça ‘ et puis voilà .

La règle c’était d’appâter au lançon qu’en fin de saison, un ou deux mois pour finir doucement la saison. Ces jeunes sont venus et, de suite, en début de saison : lançons. Ce qui fait que les autres, ils pêchaient plus rien. Personne a discuté sur la règle. Je crois que c’est à  ce moment-là  qu’il aurait fallu mettre des licences.

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