L’Union Européenne et la pêche artisanale

– Vu d’en-bas, ce déni appelle le mépris; une erreur « diplomatique » en période électorale. Si l’on doit construire l’Europe, autant que tout le monde y mette du sien, à  commencer par ceux qui sont censés travailler pour l’Europe.

– Vu d’en-bas toujours, cette prise de position semblerait conforter la poursuite suicidaire d’une politique productiviste qui privilégie la pêche et l’aquaculture industrielles, destinées à  répondre à  la demande croissante du marché. Et ce, au mépris des ressources disponibles et de l’environnement.

Dans cette optique fondée sur la quantité d’apports débarqués, la pêche artisanale est perçue comme un « sous-secteur » sur lequel on peut focaliser les débats « environnementaux » tandis que le véritable prélèvement se fait au large, loin des yeux et des médias. Cf. notamment la pêche minotière qui prélève à  elle-seule, et discrètement, la moitié des ressources, ou a-contrario l’énergie déployée « contre » 60 petits bateaux armés quelques jours par an à  la thonaille, tandis que la capture industrielle du thon rouge se poursuit au milieu des zones de frayères…

– Vu d’en-bas enfin, l’Union Européenne ne semble pas avoir perçu que la pêche artisanale est l’un des piliers principaux de la gestion littorale, sur les plans économiques, sociaux et environnementaux. Il y a un décrochage entre la vision passéiste d’une époque industrielle sur laquelle l’Europe semble se figer, et les réalités locales de terrain dans lesquelles les pêcheurs artisans s’engagent au quotidien pour préserver leur environnement, répondre aux exigences croissantes de la clientèle, gérer les différents usages dans la bande côtière, participer à  la spécialisation régionale au sein de l’Europe…

Enfin, l’on remarquera qu’en mer les pêcheurs artisans s’engagent totalement face aux éléments, aux changements incessants, à  la dureté du métier. Quand ils reviennent à  terre, « l’image et les paroles » que leur renvoie l’Europe sont toujours déconcertantes, rarement engageantes, souvent négatives… L’Europe – ou ceux qui parlent en son nom – a-t-elle conscience de l’impact de ce bain perpétuel de paroles ?

Pour en savoir plus :

– Sur la non-implication de l’Europe vis à  vis de la pêche artisanale

Le mépris de l’Europe pour les pêcheurs artisanaux du monde entier

Controverse sur la place de la pêche artisanale au COFI à  Rome
(Voir thématique : International avec les extraits d’un document de travail sur la réponse de l’UE au COFI en mars 2009)

– Sur la conférence de la FAO qui réunissait représentants de pêcheurs et société civile en octobre 2008 à  Bangkok, et ses conclusions

Déclaration de l’atelier préparatoire de la société civile adoptée par l’ensemble des organisations présentes à  la Conférence de la FAO « Pour une pêche artisanale durable ‘ tenue à  Bangkok (Thaïlande) du 11 au 13 octobre 2008

Pour une pêche artisanale durable

– Sur l’engagement des pêcheurs artisans dans la gestion littorale

Union PACA-Bretagne pour le 10ème anniversaire de la journée mondiale des pêcheurs à  l’IPFM de La Seyne sur mer le 21 nov. 2008 – extraits des débats sur la gestion de la ressource et des territoires

Ce contenu a été publié dans Analyses. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.