L’art en profondeur…

Immersion chez les passionnés de la photo sous-marine : munis d’appareils parfois très sophistiqués, ils traquent, tout en douceur, les êtres aquatiques et leur décorum floral, attendent patiemment que la gueule du congre s’ouvre et qu’en sortent les crevettes « brosses à  dent », saisissent au vol les silhouettes graciles, accompagnent de leurs palmes l’échappée d’un sar, peaufinent l’image translucide de limaces sur des fonds colorés, en défiant savamment les difficultés des prises en eau trouble…

Organisées par les photographes de L’encre de mer, Philippe Joachim et Alain Ponchon(Association Bleue Passion)], ces rencontres ont réuni de grands artistes. Honorée de faire partie du jury, c’est avec intérêt que la terrienne que je suis a pu découvrir les difficultés de l’exercice. Déjà , les conditions générales n’étaient pas si simples que cela : le vent d’est soufflait fort, les plongeurs sur zone étaient nombreux et les eaux turbides. L’un des concurrents, empêché par une avarie de matériel, nous a confié son admiration pour ceux qui avaient pu dénicher de beaux portraits. Pour lui, la zone était quasi déserte. La durée totale de 2 heures contraignait encore l’épreuve et visiblement empêchait les changements d’objectifs qui supposaient une remontée à  bord. 13 équipes s’affrontaient au total, départagées en catégories réflex et compact.

Coup de coeur de L'encre de mer - Photo Dominique Barray et Thierry Yvorra

Les photographes « anonymes » étaient jugés d’après une série de 4 photos notées individuellement. Au final, une qualité homogène paie souvent plus qu’un « chef d’oeuvre » noyé. A ce niveau là , la qualité technique est un préalable (netteté, cadrage, perspectives…). Vient ensuite l’originalité du sujet : un fond seul, même très coloré et diversifié, laisse sur sa faim l’observateur averti. Suit de près la difficulté de la prise. « Il faut déjà  le prendre » commente l’un des jury à  propos de l’envol décentré d’un sar tout en remarquant que de cibler des poissons rapides avec un compact reste un choix osé. L’exigence est évidemment plus grande pour les sujets peu mobiles mais, d’une manière générale, l’on aime que les personnages soient bien présentés : en entier, vus de face ou de profil, et, si courbe il y a, qu’elle ne cache pas une partie du modèle.

Ce que l’on perçoit au travers de cette appréciation multi-critères, c’est la recherche d’une magie de l’artiste qui, en un instant, déploie une telle considération pour son sujet qu’il en arrive, technique aidant, à  briser net la barrière entre l’homme et l’animal. Le regard scrutateur et la curiosité pour un monde peu visible laissent alors place à  l’émotion.

Reportage Elisabeth Tempier et Sophie Hourdin-Marty

[Voir série de photos primés, sur le site de Var Matin

Coup de coeur de Bleue Passion - Photo de Jérôme Clabe et Laurence Saulnier

——————–
Le palmarès

– Catégorie réflex

* 1er : Dominique Barray et Thierry Yvorra (Hyères)

* 2ème : Nicolas Baraqué et Lucie Meyer (Hyères)

* 3ème : Roman Fresel et Hélène de Montrigaud (La Garde)

– Catégorie Compact

* 1er : Luc Fischer et Philippe Faraud (Carpentras)

* 2ème : Michel Bastergue et Eric Vernhet (Martigues)

* 3ème : Capucine Drault et Yves Noêl (Monaco)

– Prix spéciaux

* Prix poisson : Roman Fresel et Hèlène de Montrigaud (La Garde)

* Prix macro : Dominique Barray et Thierry Yvorra (Hyères)

* Prix ambiance : Capucine Drault et Yves Noêl (Monaco)

* Coup de coeur Bleue Passion : Jérôme Clabe et Laurence Saulnier (Carqueiranne)

* Coup de coeur L’encre de mer : Dominique Barray et Thierry Yvorra (Hyères)

* Coup de coeur collège de Carqueiranne : Roman Fresel et Hèlène de Montrigaud (La Garde)

Ce contenu a été publié dans Films, théâtre et photos. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.