Lettre des Prud’hommes Pêcheurs

Les Prud’hommes pêcheurs de Méditerranée chargés, depuis des années, de la préservation et de la gestion des territoires de pêche de leurs communautés souhaitent être associés à  l’élaboration du Plan d’Action pour le Milieu Marin, et être intégrés dans les Conseils Maritimes de façade.

 A titre d’exemple, sans les Prud’homies :
–         l’industrialisation de la pêche se serait faite au début du 20ème siècle comme en Atlantique,
–         toutes les frayères et herbiers de la côte auraient été bétonnés en ports de plaisance et autres,
–         l’EDF continuerait à  tuer l’Etang de Berre par le volume d’eau douce et de sédiments rejeté par la centrale de St Chamas,
–         il n’y aurait plus d’élevages conchylicoles à  Carteau mais un appauvrissement du milieu, du fait de l’obstruction des canaux venant du Rhône,
–         il n’y aurait pas de cantonnement au Cap Roux,
–         il n’y aurait pas d’expérience de gestion concertée au Parc marin de la Côte Bleue, à  Port-Cros ou à  Scandola,
–         il n’y aurait pas de gestion des pêches dans les étangs et la bande littorale (tirage au sort des postes de pêche, aggravation des règlementations nationales et européennes pour préserver certaines frayères et alterner la pression sur les espèces et les territoires)
–         il n’y aurait plus de pratiques diversifiées et polyvalentes aux petits métiers (encouragées par la gestion prud’homale des droits d’usage) avec une vente attractive sur les quais,
–         il n’y aurait presque plus d’étangs non « comblés » à  Palavas,
–         il y aurait des normes moins restrictives pour la station d’épuration de Montpellier…

 C’est une valeur « environnementale » qui mérite d’être prise en compte.

 Les Prud’hommes proposent que la pêche artisanale, une activité qui est par définition « territorialisée ‘, ne soit pas évaluée sur la seule base économique de son chiffre d’affaire, mais de par sa contribution à  l’économie touristique et résidentielle du littoral. Enfin, ils suggèrent de distinguer le coà’t de la gestion et du contrôle des pêches selon les types de pêches, et d’évaluer le rôle effectué à  titre bénévole par les Prud’hommes.

 Prud’homies de La Seyne sur mer, Le Brusc, Sanary sur mer, Bandol, La Ciotat, Cassis. Union Intersyndicale des Petits Métiers de la Pêche Méditerranéenne UIPMPM

Contact : Jean-Michel CEI Prud’homme de Sanary Tél. 06 88 46 86 19

Pour télécharger la lettre des Prud’hommes : Lettre des Prud’hommes pêcheurs – PAMM et conseils maritimes de façade

—————————————————–
Remarques : Lors des 7èmes rencontres régionales de la mer et du littoral, une élue de la Région Bretagne, Isabelle Thomas, a souligné le caractère technocratique et anti-démocratique de cette Stratégie pour le milieu maritime :

« C’est tout l’avenir de la maritimité qui est en déni de démocratie avec cette Stratégie. Les Conseils de façade procèdent de façon descendante, sans consultation. Les choix ne tiennent pas compte des spécificités régionales et se font sans concertation avec les collectivités et sans acceptation des acteurs. La Région Bretagne demande une reconnaissance des territoires pertinents régionaux, l’implication des collectivités territoriales dès l’amont et jusqu’à  la mise en œuvre du Plan, l’intégration des acteurs économiques, des organismes de formation et des associations dans les processus de concertation… Entre la peste -le modèle productiviste- et le choléra -la mise sous cloche avec des réserves d’indiens et l’interdiction des richesses- il faut une gouvernance partagée. »

Pour illustrer ce que pourrait être une démarche ascendante, cf. l’article :
Palavas : une politique immobilière à  risques, les propositions de l’ASPRI


Ce contenu a été publié dans Environnement, La prud'homie, Rég. PACA-Alpes Maritimes, Rég. PACA-Bouches du Rhône, Rég. PACA-Var. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.