« Gérard Carrodano, sentinelle de la mer ‘

Pour écouter le reportage : CARRODANO le film

Paul le poulpe, c’est lui ! Pêché par Gérard Carrodano dans la baie de La Ciotat avant de devenir un devin mondialement célèbre dans l’univers du football.
Sentinelle de la mer : un « nouveau métier » créé sur mesure pour ce plongeur invétéré, spécialiste de pêche pour les grandes aquariums, mais toujours et avant tout pêcheur artisan. Et fort en gueule quand il s’agit de soutenir cet art face à  l’administration, et face aux « escrologistes » qui barrent l’accès au thon rouge, une espèce en voie de « prolifération », ou qui font du parc des Calanques une affaire politique sans grand rapport avec l’environnement…

« Le montage et le mixage ont été achevés il y a tout juste un mois et demi !  ‘ : de première fraîcheur, que la projection en avant première, jeudi 14 juin au Théâtre du Golfe à  La Ciotat, du film documentaire long métrage « Gérard Carrodano, sentinelle de la mer ‘, co-réalisé par Gilles Ammar et Matthieu Mondoulet. Vivement  sa diffusion sur le petit écran, pour découvrir ce métier a priori d’extraterrestre, non répertorié par  l’administration : « votre activité me plaît ‘, tel fut tout l’argumentaire de Matthieu Mondoulet.  Mais fâché avec l’administration, Gérard Carrodano ?  « Sentinelle, en soi, c’est un truc à  la mode. Mais, un jour, l’Agence de l’Eau est venue me voir : j’avais l’avantage d’avoir vu ce qui se passait au fond ! ‘.

 Je suis pêcheur et je resterai pêcheur

 A 53 ans, la « sentinelle ‘  de la mer a à  son actif plus de 6000 plongées sous-marines : « je comptabilise les espèces invasives, les macro-déchets, j’inventorie les déchets nouveaux, j’examine la posidonie, etc. et tout cela forme un dossier consultable dans Aquapoisson. ‘. A ce jour, l’homme n’a aucun concurrent : « mais cela ne me dérangerait pas d’en avoir un ! ‘. D’abord pêcheur –  «quand j’ai démarré, je ne savais même pas nager ‘ – Gérard Carrodano pêchait les oursins, le corail « une seule fois ‘, jusqu’au jour où Denis Jaquemin passe lui-même de l’aqua€culture à  l’aquarium de Monaco : l’aventure de la pêche d’espèces vivantes pour aquarium est lancée. L’administration s’en mêle encore ? « La loi prévoit la protection de la faune sauvage et des espèces domestiques : les poissons, c’est comme les chiens et les chats ! «  Qu’à  cela ne tienne,  Gérard Carrodano se plie à  l’exercice du capacitaire et fournit aujourd’hui une cinquantaine d’aquariums à  travers l’Europe : « en France, en Italie, en Allemagne, en Suède également. ‘ L’activité requiert plutôt du métier : « Les poissons ont besoin d’une phase de stabulation : au mieux, ils ne peuvent être livrés avant une semaine. Ils ne supportent pas non plus la moindre augmentation de température, qui leur crée de l’hyperactivité. Les poulpes, eux, doivent s’habituer à  la captivité : souvent, ils crachent leur encre pour se défendre, et risquent de s’empoisonner. ‘

A 75% spécialiste de la capture de spécimens pour les aquariums, Gérard Carrodano n’en reste pas moins pêcheur : « je suis pêcheur et je resterai pêcheur. Je pêche l’espadon, et je revendique aussi le fait d’être pêcheur de thon : même s’ils ont oublié de me répertorier ! ‘

« Le Parc National des Calanques, ce qui me chagrine est que cela n’apporte rien à  la mer « 

L’administration, la bête noire de cet homme résolument de terrain : « Je suis favorable à  des réserves marines, mais le Parc National des Calanques est une manœuvre politique qui n’aura pas de finalité rapide sur l’écosystème : j’espère me tromper ! ‘. Au lieu de « zones de non-prélèvement dans les zones de falaises ‘, Gérard Carrodano préfèrerait qu’une partie des zones côtières du territoire prud’homal soit placé en réserve ‘, tel qu’il l’a lui-même proposé pour la prud’homie de La Ciotat. Une « décision pénalisante ‘ pour les petits pêcheurs, estime-t-il, que le Parc des Calanques, « quand Péchiney a déversé ses boues rouges pendant des années. ‘  A ce jour, le décret d’application n’a pas paru au Journal Officiel : « ce qui me chagrine, c’est que cela n’apporte rien à  la mer’ ; et que les petits pêcheurs soient « les boucs émissaires de l’escrologie. ‘

Nouveau ministère, quel espoir de se faire entendre ? «  Lors du Grenelle de la mer, j’étais intervenu pour dire qu’il fallait arrêter de s’acharner à  répéter qu’il n’y avait plus de poisson. Seulement, les poissons sont moins couillons qu’avant : eux ont évolué ‘. Du  côté du Comité régional des pêches, « on fait voir que les pêcheurs ne sont pas des estourbilles. ‘. Avec 22 ans de compétition de chasse sous-marine –  vice-champion d’Europe et vice-champion du monde, 30 ans de chasse sous-marine, et 20 ans de capture de spécimens pour les aquariums, Gérard Carrodano estime « avoir beaucoup à  apprendre de la mer. ‘.

Qu’en est-il de ceux  qui n’y vont jamais ou presque : « il faut prendre du temps, pour expliquer aux gens’. Le long métrage réalisé par Gilles Ammar et Matthieu Mondoulet s’adresse aussi aux professionnels

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