L’huître triploïde, authentiquement artificielle

La moitié des huîtres aujourd’hui commercialisées en France sont des organismes vivants modifiés. Elles ne viennent pas de Chine, mais pas de la mer non plus : ces OVM sont issus d’écloseries. Pour vous informer, le film documentaire de Grégoire de Bentzmann et AdrienTeyssier, « L’huiÌ‚tre triploïde, authentiquement artificielle ‘. Sur internet.

Adrien Teyssier avait dix ans, quand son monde a basculé : en 1997, l’Ifremer met au point l’huître triploïde ou « huître des quatre saisons ‘. Un « filon ‘ : stérile, cette huître n’est pas laiteuse, grandit en deux ans seulement au lieu de gaspiller son énergie à  sa reproduction, et se consomme toute l’année.

Une huître qui détruit et stérilise le milieu

Dix ans plus tard, le « filon ‘ a évolué : l’huître tétraploïde, la Rolls de l’huître est inventée. Sauf qu’en 2008, le constat est double : la rapide propagation du virus Herpès décime les parcs ostréicoles français. Quant à  l’huître de laboratoire, elle n’est pas stérile à  100%… mais stérilise le milieu : la semence d’une huître tétraploïde et celle d’une huître diploïde donnent une huître triploïde, soit stérile ! Une huître, par ailleurs, bien moins résistante aux virus.

adresse Blainville-sur-MerL’huître d’écloserie représente désormais 50% de la production française, à  l’insu du consommateur car l’étiquetage n’est pas obligatoire. L’huître triploïde est un OVM, un organisme vivant modifié, et non pas un OGM. Ce sont les chromosomes et non pas le génome, qui est modifié. Amendement rejeté par le projet de loi sur la consommation. Un étiquetage pour lequel le sénateur du Morbihan Joêl Labbé se bat.

Quant au rôle de l’Ifremer, « il est juge et partie ‘. L’établissement public est la cheville ouvrière du changement de paradigme : mise au point de l’huître triploïde, déni de responsabilité, mais fourniture des écloseries en naissains de laboratoire. Aujourd’hui, son brevet est dans le domaine public. Avis aux apprenti-sorciers.

« Mon produit, la nature me le donne, je n’ai pas besoin qu’on le me fabrique ‘

«à‡a a basculé en vingt ans ‘ : le risque de la confiscation d’une filière à  partir d’un produit naturel, au profit des écloseries. La logique « Monsanto ‘ avec le consentement passif du consommateur, ravi de trouver des huîtres, non « laiteuses », toute l’année.
– Je n’ai pas besoin que l’on me fabrique mon produit, la nature me le donne, s’indigne un ostréiculteur ‘.
– Une poignée vis-à -vis de qui on a une tolérance, rétorque Eric Marissal, PDG de l’écloserie Grainocéan, « les naturalistes sont des intégristes. ‘

Fils d’ostréiculteur à  Blainville-sur-Mer en Normandie, Adrien Teyssier a choisi de se battre sur le terrain ‘, intégrer l’entreprise paternelle (5 associés, 25 salariés) et informer : le film documentaire à  voir sur internet : https://vimeo.com/149001062 et le site internet : huitretriploide.com (+ page Facebook : facebook.com/huitretriploide).

Pour le Parisien, la vente directe d’huîtres non triploïdes a désormais lieu le vendredi, le samedi et le dimanche (voir adresses). « L’huître triploïde est contre-nature. Elle a toujours le même goà’t. Elle n’a rien à  voir avec une huître dont le goà’t change avec le vent, un orage, son merroir. ‘

Ventes Paris - 1Ventes Paris 2

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